Une expo à ne pas rater : Le cinéma allemand à la Völklinger Hütte
L’histoire du cinéma allemand du XIXe au XXIe siècles s’affiche en GRAND à Völkingen.
OÙ ÇA ? Dans la salle historique des soufflantes de la Völklinger Hütte, du Centre européen d’art et de culture industrielle, classé au Patrimoine Culturel Mondial de l’UNESCO.
POUR QUI ? Tout public : des jeunes et des moins jeunes ! Des novices et des avertis en art du cinéma et de l’histoire allemande.
JUSQU’À QUAND ? août 2024
L’entrée de cette rétrospective se fait presque dans l’obscurité : il faut alors suivre les lettres projetées au sol et se laisser guider, transporter à travers le temps …à travers les temps du cinéma. La magie opère très rapidement. Le lieu est fantastique, il nous plonge dans l’ambiance des différentes époques, recrée et unique car les énormes machines industrielles de cette friche industrielle côtoient des installations diverses et très variées sur l’histoire du cinéma.
En effet, beaucoup de vitrines contenant des pellicules, des bobines de films, des projecteurs agrémentés d’objets cinématographiques, des photos, des costumes etc („plus de 350 objets“ précise un employé) peuvent être admirées ! Des écrans géants projettent des images, des extraits de films en continu et participent à cette alchimie si particulière.
Apres s’être un peu familiarisé avec ce décor presque féerique, il est recommandé de se diriger vers le fond de l’allée afin de s’équiper d’un médiaguide. Comme pour la plupart des expositions, les commentaires s’enchainent alors selon les déplacements du visiteur, sur fond musical, face à un écran ou un moniteur.
Le parcours comprend 10 stations. Une première partie, organisée de manière très chronologique (époques, influences politiques), aborde la réalisation de films. Ainsi, sont proposés en premier „Les débuts du cinéma : vers un media de masse, 1895-1918“, puis s’enchainent „Le film expressionniste, 1919-1924“, „Le cinéma de la république de Weimar“, „Metropolis, 1927“, „Le cinéma sous le national-socialisme“. Le sixième jalon présente „Le film d’après-guerre : des films sur les décombres à la construction du mur de Berlin, 1949-1961“, ensuite c’est le „Cinéma allemand à l’est et à l’ouest, 1962-1989“, et „Les nouvelles orientations, la création allemande de 1990 -2023“.
A l’issue de ce parcours très ambitieux, deux ultimes jalons sont proposés.
„Un studio de cinéma des années 1950“ est reconstitué et présente une scène du film Filles en uniforme, laquelle passe en boucle sur écran géant face au studio. Voir photo et recueil
Enfin, l’étape 10 est intitulée „Un collage cinématographique, 1895- 2023“.
Ces moments-clés sélectionnés sont enrichis d’objets, de photos et même d’une devanture d’un ancien kiosque.
Face à tout cet ensemble, le visiteur étranger comprend que le cinéma allemand permet vraiment de découvrir la culture et l’histoire allemande.
En effet, comme le rappelle le responsable présent dans la salle « on démarre l’expo avec les pionniers du cinéma, pour passer à l’époque de la première guerre mondiale, puis à celle de la république de Weimar. On passe ainsi du noir et blanc à la couleur, du muet à l’ère moderne du cinéma, et le tout, en abordant des intenses périodes historiques. »
Ainsi, le visiteur apprend que de grands réalisateurs tel que, Fritz Lang, père du chef d’œuvre Metropolis ont inspiré beaucoup de cinéastes modernes. J’ai été étonné, en tant que fan d’Harrison Ford, de constater que Ridley Scott s’est fortement inspiré des décors et de l’atmosphère de Metropolis pour réaliser Blade Runner.
J’ai appris également que la saga Star Wars proposait des parodies du cinéma de Leni Riefenstahl : j’ai reconnu les troupes -soldats marchant au pas, Dark Vador, dictateur tout puissant imposant sa volonté à l’ensemble de ses subordonnés. J’ai donc découvert que Georges Lucas s’est inspiré du travail des cinéastes allemands.
Les projections choisies pour aborder les époques du national-socialisme, de la deuxième guerre mondiale, puis de l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest permettent de comprendre que le cinéma peut être « un instrument au service du pouvoir qui peut manipuler et influencer les masses », comme me le confirme un visiteur qui venait pour la seconde fois.
